L'Art dans la rue...

Publié le par Vert Estuaire Charentais

Vendredi 19 mars 2010 : " Le rond-point de la Légion-d'Honneur décor" sur le site de sudouest.fr

 

Jeudi 18 Mars 2010


ARTISTOÏDES ANONYMES. Ils ont installé hier une sculpture, « sans autorisation, ni détérioration ». Pour faire réagir éventuellement, pour faire parler de l'art en général

Le rond-point de la Légion-d'Honneur décoré
Poutrelle ou vespasienne ? (photo MCA)
Poutrelle ou vespasienne ? (photo MCA)

Les gens passent, en voiture souvent. Ils ne remarquent même pas que le rond-point de la Légion-d'Honneur accueille depuis hier une sculpture. originale. Belle ? Pas vraiment. Moche ? Pas vraiment non plus. Une masse orange qui symbolise le 1 % culturel, l'imitation d'une poutrelle, avec toutefois un robinet qui, selon les Artistoïdes anonymes, peut faire penser à une vespasienne.

Et pourquoi une vespasienne ? « Pour dire, nous irons pisser sur vos oeuvres, c'est un message destiné à l'art giratoire. »

Ronds-points hideux

Ces deux « plasticiens » de Art 112 (1) qui préfèrent rester anonymes dénoncent ainsi le peu de considération dont, estiment-ils, bénéficient les artistes lorsqu'il s'agit notamment de décorer des ouvrages publics. En particulier les ronds-points, à leur avis souvent hideux, notamment dans le secteur de La Tremblade. Un point de vue facile à partager.

Ils n'ont rien contre Rochefort. Ici comme ailleurs, ils ont coutume de « faire ces installations, sans détérioration et sans autorisation ».

C'est vrai qu'ils n'ont rien abîmé. Et, on croit volontiers que Bernard Grasset ne les a pas autorisés à poser ce truc orange en plein centre-ville. Cela dit, c'est gai, étonnant.

Un geste libertaire

« C'est une oeuvre d'art dans la démarche, c'est politique également. On ne peut pas dire que c'est magnifique. De toute façon, en général, on met n'importe quoi dans les ronds-points. Les plasticiens sont rarement consultés, on préfère faire appel à des décorateurs de foire qui passent à la télé. Nous, au moins, on fait du provisoire. On n'a pas la prétention d'imposer quoi que ce soit pendant vingt ans. La rue est-elle à tout le monde ou bien à personne ? C'est un geste libertaire, absurde, sans espoir. »

Pour combien de temps ?

La démarche est un peu fumeuse mais réjouissante. À défaut d'obliger à réfléchir ou même à réagir, les deux compères espèrent susciter des commentaires. « Des gens diront : qu'est-ce que la mairie nous a installé encore ! Quelle horreur. D'autres trouveront ça pas mal. De toute façon, il n'y a que les enfants et les personnes âgées qui remarquent les choses. Un jour, nous avions installé un énorme étron avec du lisier sur un trottoir, seuls les enfants s'arrêtaient ».

Le groupe abandonne ses oeuvres. Elles ne résistent que quelques heures, ou plusieurs mois. On verra à Rochefort.

(1) www.art112ism.org.

Publié dans Culture

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