Qui veut d'un aéroport départemental à St Agnant !

Publié le par Didier Bertin

30 janvier 2010 : le conseil général persiste et signe...

article de l'Hebdo du 29 janvier 2010 :

" L'aéroport départemental ira à St-Agnant ! "
L'aéroport de La Rochelle
encore de service pour quelques
années. (photo F. G.)
« 747 à tour de contrôle de Saint-Agnant demande autorisation d'atterrissage. Tour de contrôle de Saint-Agnant à 747, autorisation d'atterrissage accordée. » Ce dialogue n'est pas encore pour demain mais peut être pour bientôt.

Le président du Conseil général, Dominique Bussereau, a été ferme sur le sujet. L'aéroport départemental sera à Saint-Agnant. Mais les avions ne sont pas encore prêts de se poser. Dans le contexte de crise économique actuel, qui touche de plein fouet le monde aéronautique et le trafic des passagers, le département ne souhaite pas s'engager à l'aveuglette. C'est pourquoi il a accueilli, le 27 novembre dernier, un colloque sur 'La Charente�Maritime horizons 2020, enjeux et perspectives de la desserte aérienne'. La matinée a réuni des intervenants de qualité, président du Conseil général secrétaire d'État chargé des transports oblige, dont Michèle Pappalardo, commissaire générale au développement durable, Patrick Gandil directeur de l'aviation civile et Marc Papinutti directeur des infrastructures de transports au ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer.

Quelles dessertes pour la Charente-Maritime en 2020 ?

Au niveau routier, « l'A 831 permettra de gagner 30 minutes vers le nord, ce qui sera un gain pour tous y compris les clients potentiels de l'aéroport », indique Marc Mapinutti. « Le souci que nous avons est que la LPO nous dise quelles sont les conditions supplémentaires pour que cette autoroute soit exemplaire, avoue Dominique Bussereau. Nous savons que cela nous coûtera sans doute plus cher, mais nous la ferons. » Le président du Conseil général a rappelé l'élaboration d'un schéma départemental routier qui permettra de réduire les temps de parcours vers La Rochelle, Royan et tous les sites touristiques du département en toute sécurité. « Il faudra également que, le jour où nous ouvrirons Rochefort/Saint-Agnant nous ayons du transport public de qualité ». Du côté des trains, en 2020 la LGV entre Tours et Bordeaux mettra La Rochelle à 2 h 30 de Paris et, avec l'interconnexion dans le sud de l'Île-de-France, à 3 h de Roissy.

L'avenir du marché aérien

Selon Patrick Gandil : « Le trafic aérien intérieur a régressé par à-coups au fur et à mesure de l'ouverture des nouvelles lignes TGV. » Le
bilan de la LGV Méditerranée montre que 40 % de la clientèle est issue d'un transfert de l'aérien, 33 % de nouveaux clients et 27 % d'un report du mode routier. Mais à partir de 4 h/4 h 30, il n'y a plus que 30 % des gens qui vont prendre le mode ferroviaire alors qu'en dessous de 2 h, c'est 80 %. « Les secteurs du long et moyens courrier restent le monopole de l'avion. Il y a aussi toutes les destinations à relativement faible fréquentation. Le train n'est efficace que dans le cadre d'une massification. Toutes les lignes transversales en France restent un domaine où l'avion a une place certainement durablement. Les petites destinations éloignées également. Pour aller dans des petites villes comme Aurillac ou Le Puy, le jour où il n'y a plus d'avion, il n'y a plus un chef d'entreprise parce que son accès aux grandes villes ne peut se faire que dans des temps très long, de l'ordre de 5 h, alors qu'avec les petites lignes régionales il a accès rapidement à Paris ou Lyon où des hubs importants lui permettent des correspondances. Aujourd'hui, un hub comme Lyon fonctionne essentiellement avec des destinations européennes plus qu'avec la ligne vers Paris. C'est le résultat de la construction de l'Europe. Nous avons aujourd'hui un tas de raisons d'aller un peu partout en Europe et ce n'est certainement pas terminé. Nous avons également vu apparaître récemment les compagnies low cost. Pour des raisons multiples les passagers ne sont pas que des touristes, ce sont aussi des professionnels. Pour des raisons de coût le low cost décolle à partir d'aéroports plus petits. Il a pris une dimension très nette ici en Charente-Maritime. Les lignes transversales européennes fonctionnent grâce au modèle low cost, mais aussi pour des raisons touristiques ou pour des raisons d'implantations industrielles qui vont bien ensemble. Ce modèle mérite notre attention. Il s'est remarquablement développé et a bien résisté à la crise que nous connaissons actuellement. Dans ce panorama, il n'y a pas que l'aviation de transport public. Il y a aussi l'aviation d'affaire, l'aviation générale et le domaine de service public avec les hélicoptères, le transport d'organes, des vols importants qui ont besoin d'un aéroport. »

Besoins et atouts de la Charente-Maritime

« La Région Poitou-Charentes compte plusieurs infrastructures aéroportuaires, indique Patrick Gandil. La Rochelle principalement mais aussi Poitiers et Angoulême. Le tout représente 350 000 passagers en 2008 dont 214 000 à La Rochelle. Au-delà, au nord Nantes Atlantique enregistre 2,7 M de passagers, dont plus de la moitié à l'international et au sud Bordeaux/Mérignac, plus important, 3,5 M de passagers mais seulement 1/3 à l'international. Bordeaux conserve une liaison importante avec Paris qui n'a pas d'équivalent à Nantes. L'aéroport de La Rochelle a de bonnes installations. Il est capable d'accueillir simultanément quatre
avions de type A 320 ou Boeing 737, les deux modèles de référence pour les vols moyen-courriers. L'aérogare a la capacité d'accueillir
300 000 passagers par an. Le trafic a été multiplié par 6 en 10 ans. Il était de 37 000 passagers en 1997 et 214 000 aujourd'hui. Une évolution importante malgré des changements considérables. Le TGV est arrivé en 2001, la ligne vers Orly a fermé en 2003. En même temps on voit apparaître en 2001 avec Buzz, en 2003 avec Ryanair, en 2004 avec Fly Be et en 2006 avec Easy Jet, des lignes low cost. Finalement, le trafic a considérablement augmenté avec des destinations internationales qui représentent 91 % du trafic. Les liaisons avec le hub de Lyon qui assurent des connexions avec 23 destinations françaises et 18 internationales. Rochefort/Saint-Agnant présente à peu près les mêmes caractéristiques et les mêmes équipements du côté piste. Le transfert peut se faire facilement. Il faut par contre améliorer la desserte terrestre locale, l'aérogare qui n'est pas à l'échelle et le parking avion qui ne permet d'accueillir qu'un seul avion à la fois.  La Charente-Maritime dispose d'atouts dans le développement de la demande : une population résidente importante et des atouts touristiques considérables. Actuellement, le trafic low cost dessert essentiellement les îles britanniques. En revanche, c'est très indigent du côté est. Il y a donc des perspectives de croissance. Il y a quelque chose à faire notamment en Allemagne, le plus grand pays d'Europe, qui a une attractivité traditionnelle pour nos plages atlantiques. Il faut avoir des produits packagés avec une offre touristique bien calée. Nous ne sommes pas au bout du développement du trafic dans la région. Quand on regarde les perspectives, l'hypothèse basse est de 200 000 passagers et la haute est de 350 000. L'aviation d'affaire et de loisirs mérite d'être regardée de près. Elle représente actuellement
30 000 mouvements. Ce sont des voyageurs à assez haute contribution. Trois-quarts des passagers de l'aviation d'affaire sont des managers intermédiaires ou des commerciaux qui sont autant de facteurs de développement économiques. La rentabilité est un faux débat. On ne construit pas une plateforme aéroportuaire de ce type pour qu'elle soit rentable. C'est une rentabilité socio-économique globale qui s'apprécie en fonction du service que l'on offre. Une vraie rentabilité pour un aéroport s'établit à partir d'1 à 1,5 M de passagers. Là, il s'agira d'un outil de développement économique qui s'appréciera à mesure du service d'accessibilité offert à la fois pour les locaux qui veulent se déplacer et pour l'extérieur pour des raisons de développement économique. »
Ce colloque servira de support pour l'élaboration d'un livre blanc qui guidera l'action du département pour les années à venir afin de préparer au mieux l'accueil du trafic charentais maritime sur l'aéroport départemental de Rochefort/Saint-Agnant.

Article rédigé par :
Frédéric GADREAU


12 fevrier 2008 : Qui veut d'un aeroport départemental à St Agnant .


A l’heure actuelle il y a deux aeroports, l’un militaire à St Agnant, l’autre civil à La Rochelle. Le Conseil Général réclame le déplacement de l’aéroport de La Rochelle à Rochefort. Voici pourquoi.

Il faut se souvenir que le président du Conseil Général Claude Belot est aussi président de la Communauté de communes de la Haute-Saintonge. En déplaçant l’aéroport vers le sud, celui-ci souhaite ainsi acheminer des curistes vers Jonzac, des touristes vers Royan, et vers l’île d’Oléron.

Pour lui, peu importe le nord du département: s’il n’en était pas ainsi, le contournement Est de Rochefort permettant la liaison routière de St Agnant à La Rochelle serait déjà commencé ! Cette voie reliant toutes les communes de la Communauté d’agglomération du Pays Rochefortais a été décidée de façon consensuelle par toutes les communes concernées. Mais le Conseil Général en a décidé autrement et tarde à apporter son financement. Peu lui importe en fait puisque c’est le sud qu’il veut favoriser. D’autre part aucune liaison ferroviaire avec le nord de  la Charente n’est possible avec cet aéroport de St Agnant, sauf bien sur avec le sud du département en voie actuelle d’électrification des voies ferrées…

Conseiller général, je refuserai cette augmentation insupportable des nuisances et pollutions ajoutées à celles de l’aéroport militaire actuel : notre territoire ne doit pas devenir une zone de transit. Qui veut vivre ou passer ses vacances sous les avions ? On nous affirme que les avions arriveront et repartiront  en passant par la mer : quelles répercussions sur les îles Madame, d’Aix et d’Oléron ? et lorsque les vents ne sont pas favorables quels chemins suivront ces avions ? Quelles pollutions, quels risques d’accidents, quelles nuisances ? Nous avons des aéroports à Bordeaux et à Poitiers qui ne sont pas si loins. 

Plutôt que de telles dépenses d’équipement laissons en place les deux aéroports actuels de La Rochelle et de Rochefort en attendant que de toute façon le trafic aérien ne s’épuise faute de carburant… Le seul développement justifiable pour cet aéroport, ce serait le partenariat avec les entreprises aéronautiques installées à Rochefort.

Didier Bertin


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