La pêche à la pibale : le débat relancé !

Publié le par Vert Estuaire

18 janvier 2008 / Nous recevons  le  courrier suivant, qui montre la préoccupation de chacun pour notre environnement :  si vous voulez prendre part à ce débat, écrivez nous !

" En me baladant sur les bords de Charente j’ai vu sur les bouées utilisées par les plaisanciers en été, comme l’an passé lorsque je suis arrivé, plein de petits bateaux de pêche. Ils sont équipés de filets latéraux, et cela ne m’avait pas interpellé l’an passé. Depuis j’ai appris que s’ils étaient là, c’était parce que nous entrons dans la période de pêche à la pibale. Met traditionnel des bords de Charente devenu un met internationalement recherché, qui fait aujourd’hui l’objet d’une restriction, mais pas d’une interdiction, autorisant les professionnels à pêcher avec des moyens « industriels » et interdisant au particulier cette même pêche. L’anguille est en voie de raréfaction telle, qu’elle peut disparaître dans un délais assez court, comme d’autres espèces ont déjà disparu de nos côtes et rivières à cause de la sur-pêche.

Il est grand temps que des mesures soient prises pour interdire une fois pour toute cette pêche désastreuse bien que très lucratives pour ceux qui la pratiquent. Toutes les personnes avec qui j’en ai parlé sont de cet avis, mais les pouvoirs publics tergiversent afin de ménager certains.

Mon épouse a rédigé une lettre au ministre qu’elle va diffuser à d’autres destinataires afin d’attirer l’attention sur cette affaire qui nous semble importante à bien des égards et notamment dans le domaine de la préservation de la faune et de la flore, des milieux naturels et de notre environnement.


Monsieur le Ministre, 
 

         Je vous écris au titre de citoyen impuissant et en colère concernant l'éradication industrialisée de la pibale, en particulier sur notre fleuve Charente.  

         En effet depuis quelques jours des embarcations de pêche sont remontées à l'affût sur le fleuve, tendant leurs filets mortels et décimant un peu plus d'année en année la population de ce malheureux poisson, ne lui laissant que peu de chance de survie dans le très court laps de temps où il se croit enfin en sécurité et ou une mort affreuse l'attend au bout de sa migration. 3 mois pour parcourir 3000 kilomètres depuis les Sargasses, 3 ans de vie déjà, et moins de 3 secondes pour la perdre !... 

         Si cette pêche profondément enracinée sur nos côtes de Charente lui laissait le temps, il y  a peu encore, en passant à travers une pêche manuelle, de se rendre très utile dans les 10 prochaines années de sa vie : car à la fois éboueur d'eaux troubles et régulateur naturel se régalant des larves de moustiques sur nos rivières, nos étangs et nos marais, il s'avère, et vous le savez, que sa disparition est programmée à très court terme si rien n'est entrepris pour cette espèce bien particulière.  

         Même s'il est naturel que les politiques publiques connaissent des priorités et soient hésitantes dans leurs actions face à la pêche professionnelle, une réelle incompréhension du plus grand nombre d'entre nous, riverains impuissants, est un fait certain.  

         Bref la question se pose désormais sur la parcellisation des publics concernés par les orientations de la politique nationale de surveillance, de contrôle, et d'inspection des pêches, face aux enjeux économiques de prédateurs-pêcheurs-industriels condamnés de toute façon à mort par eux même en décimant à outrance la nature qui les fait vivre, et in fine à une exigence déontologique d'égalité de traitement entre l'homme, la nature et l'animal, se traduisant par une approche en termes de qualité des procédures publiques et privées que nous attendons d'un grand ministère. 

         Je souhaiterai connaître votre position et vos moyens d'action contre la disparition annoncée de cette espèce, et si vous comptez faire interdire aux centaines de petits chalutiers de décimer peu à peu une espèce tous les ans, en toute impunité.  

         Je vous en remercie. 

         Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations très respectueuses. "


Publié dans La pêche

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